Gironde : comment l’Ecoparc de Blanquefort est devenu un modèle d’écologie industrielle

SUD-OUEST

L’écoparc de Blanquefort est un parc d’activités de 350 hectares dédié aux éco-activités

En 2014, la technopole Bordeaux Technowest a lancé une démarche baptisée Ziri (Zone d’intégration des réseaux intelligents) sur l’Ecoparc de Blanquefort pour améliorer la compétitivité de ses entreprises tout en les impliquant dans la transition énergétique. En 3 ans, ses résultats sont spectaculaires.

Porter Ziri, un projet d’écologie industrielle en 2014 à l’échelle d’un Ecoparc de 350 hectares tel que celui de Blanquefort (zone d’activités économiques et industrielles dédiée aux éco-activités), dans la métropole de Bordeaux, pouvait sembler utopique.
Pourtant, son initiateur, la technopole Bordeaux Technowest, gestionnaire de l’écoparc, n’a guère eu de difficultés à convaincre des entreprises de se lancer dans la démarche.

1. Achats groupés d’énergie

“Nous avons commencé par des achats groupés d’énergie (électrique, gaz), ce qui a permis à certaines sociétés de réaliser belles d’économies sur leur facture”, a expliqué Jean-François Nothias, directeur de l’écoparc de Blanquefort il y a quelques jours au “Ziri Day”, un événement organisé au château d’Agassac à Ludon-Médoc pour présenter le bilan de ce programme, qui a réuni 75 personnes.
“Au départ, je me suis engagée par conviction personnelle et sensibilité écologique dans la démarche Ziri, et ces achats groupés d’énergie m’ont fait baisser de 30% ma facture énergétique. Sans compter que cela me facilite la vie et me fait gagner un temps précieux sur ces problématiques”, a témoigné Laurence Larrieux d’Abaque Industrie, spécialisée dans la mécanique industrielle de précision.

Parallèlement, 30 diagnostics ont été menés de 2014 à 2015 afin d’analyser finement les données des flux entrants et sortants des entreprises de l’Ecoparc. Pour permettre à l’ensemble des acteurs locaux (groupes industriels, PME-PMI, collectivités locales, laboratoires…) de ces filières d’apporter leurs compétences et savoir-faire dans ce lieu d’expérimentation dédié à l’écologie industrielle. Et de faire en sorte que les déchets des uns deviennent les produits des autres.

2. Optimisation des flux

Avec l’ambition d’optimiser aussi bien les flux de transports, d’eau, d’énergie, que de déchets ou encore de télécoms, mais aussi de mieux gérer les consommations d’énergie et d’eau, via l’usage des nouvelles technologies (géolocalisation, gestion intelligente des consommations, etc.). Tout en mutualisant certains services comme la formation et l’entretien des équipements incendie.

“Les TPE-PME sont gagnantes à tous les coups avec Ziri, surtout, que nous pouvons leur apporter un soutien financier et technique”, a souligné Laurent Thibaud, directeur délégué de l’Ademe en Nouvelle-Aquitaine.
Aujourd’hui, pas moins de 30 sociétés se sont engagées dans la démarche Ziri, ce qui a permis de collecter 2 tonnes de déchets, a généré 18 synergies, mutualisations de services, et 130 000 euros d’économies pour ces entreprises.

Une démarche, soutenue et financée par, le Conseil régional, Bordeaux Métropole, l’Ademe et la mairie de Blanquefort. Sans oublier Enedis. La Région, qui travaille actuellement sur un plan déchets pour 2018, comme l’a rappelé Anne-Laure Bedu, conseillère régionale, déléguée au transfert, à l’innovation et à l’accélération.

3. Vers un déploiement de ZIRI au niveau national ?

Cette démarche environnementale génère aussi un dynamisme économique certain. “L’écologie industrielle est créatrice d’emplois. Et, la métropole s’est fixée l’ambition de créer 100 000 emplois d’ici 2030″, a mis en avant Yves Miaud, directeur du développement économique de Bordeaux Métropole.

Au vu des résultats, le projet Ziri a été remarqué au niveau national. “Nous avons été sollicités par d’autres villes comme Nice, entre autres”, a dévoilé François Baffou, directeur général de Bordeaux Technowest. “Mais, la démarche ne peut pas être reproduite mécaniquement. La clé du succès, c’est un engagement des entreprises et un appui financier des collectivités”, a-t-il mis en exergue. En attendant, la démarche va être étendue sur la métropole, sur Artigues-près-Bordeaux et l’OIM Bordeaux Aéroparc.